Etape 5 - Cañon de Colca - A flanc de montagne
Mardi 3 mai. Il est un peu plus de 9 heures quand on arrive enfin aux confins du village de Cabanonde qui surplombe le Cañon de Colca, à 3.827 m d'altitude. C'est d'ici que partent les principaux chemins de randonnée vers le fond du canyon. Ici, nous sommes à la limite de la civilisation. Les extraordinaires terrasses agricoles incas n'ont plus lieu d'être. La beauté sauvage du canyon s'étale devant nous. Et même si nous devons encore traverser quelques champs de maïs avant d'entreprendre la descente du canyon, les flancs de la montagne restent ici indomptés.


Kilomètre zéro. Dix-huit long kilomètres de marche nous attendent pour descendre au dond du canyon. Presque un défi, à une moyenne de 3.700 m d'altitude. Je ne le sais pas encore, mais ces deux jours de marche dans les montagnes andines resteront à jamais gravées dans ma mémoire, tant pour l'épreuve physique que pour la beauté saisissante des paysages, la nature sauvage et la fraternité qui régna tout le long au sein de notre petit groupe. Français, Australiens, Allemands, Canadiens, Espagnols, Américains... Ici, nous n'avons plus de pays, juste l'envie de nous dépasser et d'affronter ensemble une des plus belles aventures de notre vie. Ciment de ces deux jours de peine et d'émerveillement : Maria, notre jeune guide de montagne, qui fut en tout point exceptionnelle de gentillesse et de professionalisme. Merci Maria. Merci mille fois ! |
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Bon, il est grand temps de partir à l'assaut du canyon. Le temps de se changer (pour les autres, moi, je marcherai en jean... sac à dos perdu à Miami oblige), de manger une petite collation, et on commence à descendre à flanc de montagne.

La beauté des paysages est sidérante. Depuis là-haut, impossible d'apercevoir le rio Colca qui coule au fond de la gorge, mais on peut clairement discerner les multiples chemins incas qui zèbrent encore les flancs de la montagne. Quelle beauté ! L'endroit ressemble par endroit au grand canyon du Colorado.
Ici, les cactus les plus étranges poussent tranquillement à flanc de montagne.

La première partie de la rando nous amène à descendre les flancs du canyon sur environ 6 ou 7 kilomètres. La vue sur le canyon, ses flancs arides, ses crêtes, ses plis arides, est à couper le souffle. On se croirait en plein far-west ! Les reflets du soleil sur les flancs donnent des effets de lumière incroyable qui me rappellent ceux que j'avais vus dans le comté de Kerry, en Irlande. Etrange et merveilleux.

Au bout de trois bonnes heures de marche, le fond du canyon apparaît enfin. Le rio Colca s'écoule tranquillement au fond de la gorge. Un pont suspendu accroche les deux flancs de la montagne, laissant deviner la force de la rivière au moment de la crue. On atteint un des minuscules villages qui peuplent le fond de la vallée. C'est ici que nous attend un déjeuner réparateur. Cuisine locale et boisson fraîche. Un vrai régal. C'est aussi l'occasion de faire connaissance les uns avec les autres. Notre petit groupe s'entend à merveille.


A mesure qu'on descend au fond du canyon, la luminosité baisse et la végétation s'épaissit. Les cactus plantés sur les hauteurs ont disparu. Les figuiers de barbarie les remplacent. Après le déjeuner, on remonte que quelques centaines de mètres l'autre versant de la montagne puis on marche à bon rythme en suivant le cours du rio Colca.


Encore une bonne heure de marche à monter et descendre les flancs du canyon. D'ici, on peut apercevoir encore plus nettement les chemins tracés par les Incas, des voies de communication incomparable qui ont permis à l'empire de se développer à une vitesse foudroyante.

Enfin, nous arrivons à un nouveau pont suspendu. C'est l'occasion de se reposer un moment et de prendre quelques clichés-souvenirs.


Reste une bonne vingtaine de minutes de marche. On fond littéralement vers le fond du canyon. C'est ici que se niche le petit village de Sangalle. Les indiens le surnomment "l'oasis" en raison de son microclimat et de l'abondance des fruits. Et on comprend pourquoi. L'eau est présente en quantité ici. Tant et si bien que les piscines naturelles ont poussé comme des champignons. Les bains thermaux sont alimentés par des sources naturelles d'eau chaude. Cette nuit, nous dormirons au Tropical Lodge***. Je regarde avec envie mes camarades profiter de la piscine... Mon maillot de bain est resté dans mon sac à dos perdu quelque part entre Miami et Lima. Grrrrrrr...



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